Voici un récit devenu aujourd'hui introuvable. Écrit d'une terre d'exil et publié pour la première fois à Londres en 1726, ce témoignage, de la main même d'un chef Camisard un des seuls à avoir traversé toute la guerre apporte un éclairage « de l'intérieur » au soulèvement cévenol. Né en Languedoc en 1680, Jean Cavalier, apprenti boulanger des Cévennes, fut, aux côtés de son compagnon d'armes Pierre Laporte dit Rolland, le plus célèbre des chefs camisards.
Alors que l'intolérance du pouvoir absolu avait privé les protestants du libre exercice de leur culte et réprimait sévèrement les « opiniâtres », Cavalier rallia les partisans de l'insurrection pour reconquérir la liberté de conscience et devint un chef admiré, parfois incompris, toujours respecté.
Après un exil qui le mena en Suisse, en Hollande et en Angleterre, il fut nommé gouverneur de l'île de Jersey et mourut près de Londres en 1740 au terme d'une carrière extraordinaire.
Les Mémoires sur la Guerre des Camisards font revivre cet épisode de lutte contre l'intolérance, la ferveur et la foi des révoltés cévenols mais aussi leurs ruses qui inspirèrent les combats contre les troupes royales jusqu'aux surprenantes négociations avec les émissaires de Louis XIV. Souvent oubliée de notre Histoire de France, la Guerre des Camisards, qui a étonné en son temps toute l'Europe, reste bien marquée dans la mémoire collective des Cévennes.