L’automne s’installant, les magasins et les feed Instagram se parent de citrouilles et de bougies parfumées. Mais depuis plusieurs années, Octobre rime surtout avec la fête d’Halloween, et comme toujours, on commence à voir les squelettes et tenues de sorcière faire leur come-back dans les rayons des supermarchés.
Alors vous vous questionnez à nouveau sur votre positionnement en tant que chrétiens dans ce bain folklorique ? Doit-on à tout prix bannir cette fête, pourtant « si bon enfant » pour la plupart de nos contemporains ?
Les origines d’Halloween
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit cours d’Histoire s’impose pour définir de quoi on parle et enrichir un peu notre culture générale !
La fête d’Halloween a lieu le 31 octobre, mais son origine remonte à une fête celtique. Les Celtes vivaient dans l’actuelle Irlande ainsi que dans le Nord de la France et organisaient la fête du Samhain pour célébrer la fin de l’été et le début de l’hiver. Dans la coutume, on racontait que durant la nuit entre le dernier jour de l’été et le premier jour de l’hiver, les esprits des morts revenaient durant la nuit. On laissait pour eux de la nourriture à l’extérieur des maisons, on faisait des feux de joie pour les éloigner et on se déguisait, souvent en animaux ou en esprits, pour se dissimuler à leurs yeux. C’était une fête de commémoration pour les défunts, où l’on honorait les ancêtres et où l’on se questionnait sur le cycle de la vie et de la mort.
Avec l’expansion du christianisme, l’Eglise a permis à certaines croyances païennes d’être assimilées à la culture chrétienne, et a donc incorporé quelques aspects de cette fête dans les traditions catholiques. Les chrétiens à cette époque cherchaient à convertir les païens tout en leur permettant de garder quelques coutumes qui leurs étaient chères. On déplaça donc la fête de La Toussaint au 1er Novembre, et la fête du Samhain est devenue All Hallow’s Eve, qui signifie littéralement « la veille de tous les saints » et qui deviendra plus tard Halloween.
Durant la fête d’Halloween on continua d’allumer des feux de joie et de se questionner sur la vie et la mort, mais les gens participaient désormais à un culte en l’honneur des saints et des martyrs chrétiens. Au lieu de se déguiser pour échapper aux esprits, les gens se sont mis à se déguiser en saints, en anges et même en démons, pour symboliser la lutte entre le bien et le mal.
À cela, de nouvelles traditions sont apparues, les gens se sont mis à prier pour les personnes défuntes, notamment pour celles en purgatoire, attendant d’entrer au paradis. Les enfants de familles pauvres ont aussi commencé à faire du porte à porte pour demander des « gâteaux d’âme » en échange de prières pour les défunts de ceux qui leurs donneraient de quoi manger. C’est la tradition qui deviendra bien plus tard le Trick or treating, ou en français « Des bonbons ou un sort ».
C’est au XIXème siècle que la fête a été introduite aux États-Unis par les immigrants Irlandais et Écossais, et qu’elle a pris un tout autre tournant. Le mélange de cultures y a introduit la sculpture sur citrouille, et a centré la fête sur les enfants, les costumes, et les bonbons. Les médias se sont de plus en plus approprié la fête, la faisant entrer dans la culture américaine. Mais avec l’appropriation de ce thème par le cinéma d’horreur, de nombreuses dérives sont apparues : mauvaises blagues et agressions ont donné un tout autre tournant à la fête. Avec le temps elle est devenue extrêmement commerciale, parfois dangereuse dans certaines régions, en bref elle est aujourd’hui bien éloignée de ces origines celtiques et chrétiennes.
Le chrétien face à la culture
Maintenant que nous savons de quoi on parle et qu’Halloween n’a plus aucun secret pour nous, nous allons pouvoir commencer à nous questionner.
On pourrait tout simplement décider de dire « Oui je bannis complètement Halloween et je ne veux même pas en faire un sujet de discussion ». Mais alors il faudrait vraiment se demander quel message on renvoie à ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui nous entendent parler de façon si catégorique. Parce qu’il y aurait fort à parier qu’ils se disent « Ben dis donc avec ces chrétiens, on ne se comprend vraiment pas ! »
En tant qu’enfants rachetés nous ne faisons pas partis du monde, mais nous vivons dans ce monde et nous sommes appelés à y être des lumières. Par conséquent, ce que nous adressons à nos contemporains est révélateur de ce en quoi nous croyons. Si les fondements de notre foi influencent vraiment notre manière d’agir, alors notre manière d’agir révèlera ce en quoi nous croyons. Le message de Dieu pour l’Humanité est porteur d’espérance, de vie et de liberté, comment nos paroles pourraient-elles refléter cela quand elles rejettent strictement et catégoriquement la culture dans laquelle nous vivons ?
Se positionner face à la culture est primordial pour un chrétien, mais parfois la rejeter drastiquement n’est pas un bon témoignage de l’amour de Dieu pour le monde. Nous avons besoin de la Parole, du Saint-Esprit, de sagesse, de discernement et de bon sens, pour considérer les aspects d’une culture. Certains aspects sont bons et recevables, d’autres neutres, d’autres mauvais et irrecevables, et d’autres encore sont rachetables.
Halloween se positionne dans cette dernière catégorie. Les chrétiens à l’époque du Samhain l’avaient bien compris et n’ont pas hésité à utiliser les bases de la culture celtique afin d’y apporter la lumière de Christ. Aujourd’hui la fête est devenue sombre, parfois mystique, mais nous l’avons vu, elle est née du désir de l’être humain de vivre sa spiritualité et de comprendre d’où il vient et où il va après la mort. Le sujet de la mort est extrêmement tabou dans nos sociétés occidentales, c’est un sujet qui nous met mal à l’aise et qu’on n’ose pas aborder. Mais cela montre que l’Homme a besoin de réponses dans ce domaine.
En tant que chrétiens nous avons les réponses ! Et nous devrions apporter de la lumière sur ces angoisses. La fête d’Halloween est en réalité une occasion idéale pour le faire. D’ailleurs, participer à une fête d’Halloween afin de témoigner de l’amour de Dieu et transmettre son espérance pour les êtres humains, Lui rendrait cent fois plus gloire et honneur que de rester cloisonné chez soi pour ne surtout pas y être assimilé.
Certaines églises saisissent l’opportunité de l’événement pour inviter les gens à se déguiser et se réunir pour célébrer Dieu et manger des bonbons ! Le sacrifice de Christ apporte la joie aux milieu du désespoir, et nous sommes appelés à en faire de même.
Pour conclure
Aujourd’hui les valeurs de la fête d’Halloween sont en effet en opposition avec les valeurs que nous défendons en tant que croyants. Il est bien sûr évident que nous devons nous positionner face à ces dernières et ne pas les encourager. Cependant, en Église, il est possible de s’approprier la culture, la réinventer, casser les codes afin d’être de vrais témoins de Christ. Pourquoi ne pas saisir l’occasion de cette fête lugubre pour briller, consoler, prendre soin de ceux qui souffrent et ont peur. Soyons des lumières au milieu des ténèbres, et plus important encore, comme Jésus l’a fait et le refait encore chaque jour, n’ayons pas peur d’aller rencontrer notre prochain là où il se trouve !
Yonâh, Assistante Marketing et Communication - Librairie Chrétienne CLC France
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Cet article est inspiré de « Un vrai chrétien peut-il fêter l’Halloween ? » du blog de la Rébellution que nous vous encourageons fortement à aller lire à votre tour.
Un autre article intéressant sur le sujet : Les chrétiens doivent-ils fêter Halloween ?
Voici 2 mini BD à distribuer pour faire briller la lumière de Jésus à Halloween :
CLC France
Commentaires
Bonjour, on peut donner des bonbons aux enfants qui passent chez soi à Halloween, mais on peut donner aussi encore mieux avec les bonbons, des petits livres - comme on peut acheter chez CLC ! Les enfants sont ravis !