C’est du bonheur et du malheur que traite le livre du Qohéleth, que
l’on appelle aussi l’Ecclésiaste. Le sage y relève que la condition
humaine est faite de bien des « choses tordues » qui le resteront, et de
bien des manques qui demeureront impossibles à combler. Il est lui-même
réduit, souvent, à contempler sans pouvoir y apporter de remède les
maux qui vouent à l’échec les projets de l’être humain et l’empêchent
d’atteindre un bonheur pleinement satisfaisant. La question du «
pourquoi » du mal et de la misère surgit irrésistiblement. Alors que
l’incroyant dira : « Si Dieu existait, il n’y aurait pas tant de mal sur
la terre », le Qohéleth persiste, bien au contraire, à discerner la
bonté divine dans la part de bonheur que l’homme reçoit. C’est Dieu qui
fait les jours de bonheur et les jours de malheur, c’est donc lui qui,
en particulier, nous donne tout ce que la vie nous apporte de bon.
Le présent commentaire, destiné au grand public, a été conçu pour
être le plus lisible possible, mais il n’élude pas les questions
techniques utiles pour l’élucidation du texte. Le livre du Qohéleth vise
à enseigner une sagesse de vie. Son message, en prise directe avec le
concret de l’existence, conduit tout naturellement à de multiples
applications.