Le désir de se ranger sous la bannière d'une religion peut apparaître au terme de longues études ou réflexions, mais il s'impose aussi parfois avec la soudaineté du coup de foudre et sans qu'au-cun amas de nuages ait annoncé cet orage de foi. Tel a été le cas d'André Frossard quand, à vingt ans, il a reçu l'illumination qui l'incita à se convertir. Son jeune passé ne l'y préparait pas : « Ce livre, écrit-il, ne raconte pas comment je suis venu au catholicisme, mais comment je n'y allais pas quand je me suis retrouvé chez lui. » Ainsi est-ce le récit de son enfance et de son adolescence qu'il nous offre dans ces pages et, certes, peu d'enfants ont grandi dans l'at-mosphère d'un aussi parfait athéisme, « celui où la question de l'existence de Dieu ne se pose même plus ». Tant à Foussemagne qu'à Colombier-Châtelot ou à Belfort, puis à Paris, c'est le socialisme qui occupe et inspire l'esprit des siens. André Frossard, lui, apprend à vivre au fil des années où son père bataille dans le domaine politique. Quand, un jour, il « rencontrera Dieu », il aura vécu à la ville et au village le temps d'apprentissage qui donne à ce témoignage sur sa conversion la valeur d'un document et le charme des souvenirs d'enfance. Biographie de l'auteur 1915-1995. Journaliste et écrivain, a tenu de 1963 à 1995 la chronique "Cavalier seul" du Figaro. Il a publié de nombreux essais et témoignages dont Dieu existe, je l'ai rencontré (1968). Membre de l'Académie Française.