Un immense coup de cœur.
J’ai refermé cette trilogie bouleversée, touchée en plein cœur, et profondément habitée par ce que je venais de lire.
À première vue, il s’agit d’un roman jeunesse, porté par un adolescent de 15 ans, Laël. Mais il serait bien réducteur de s’y arrêter : à presque trente ans, je me suis reconnue dans chacune de ses émotions, de ses luttes, de ses émerveillements.
L’univers que déploie Claire Galisson est d’une puissance rare. La Cité, ce lieu lumineux, paisible, presque irréel, incarne une forme de plénitude que l’on a peine à décrire mais que l’on ressent profondément.
Et dès le premier tome, une image m’a profondément marquée. Lorsqu’il revient dans le "monde réel", Laël sent tout devenir flou, comme si la Cité n’avait été qu’un rêve. Il doute alors. A-t-il réellement vécu cela ? Était-ce vrai, ou simplement une illusion née de son espérance ?
Cette image m’a bouleversée, car je m’y suis reconnue avec une intensité inattendue. Elle fait écho à ce que je vis parfois dans ma foi : ces instants où tout semble limpide, vibrant, comme une évidence... puis survient l’épreuve, ou simplement la routine. Et alors le doute s’installe : "Était-ce vraiment Dieu ?", "Ai-je idéalisé ce moment ?", "Était-ce aussi réel que je l’avais cru ?"
La plume de Claire Galisson est d’une justesse étonnante. Fine, poétique, profonde, elle sait dire l’indicible sans jamais forcer le trait. Chaque allégorie, chaque image résonne avec une force inattendue. Ce récit, bien que dans un genre fantastique, est d’une vérité criante. Il touche à l’intime, au spirituel, à ces endroits fragiles en nous que l’on ne sait pas toujours nommer, mais que ce roman parvient à mettre en lumière.
Je ne m’attendais ni à pleurer, ni à réfléchir autant, encore moins à trouver une telle consolation au fil des pages. Ce roman met des mots sur des émotions qu’on peine souvent à exprimer. Il apaise, il questionne, il nourrit.
Et puis, il y a cette famille : leur foi intense, leur amour, leurs élans, leurs doutes… On les suit avec une profonde empathie. On comprend. On s’attache. On chemine avec eux. On rit aussi !
En somme, La Cité – Les Clés est un roman que je recommande à tous. Aux adolescents, bien sûr, mais aussi aux adultes, aux chercheurs de vérité, aux croyants en quête de sens comme à ceux qui doutent.
Une œuvre précieuse, lumineuse et profondément humaine.