Est-il juste d’ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe ? Cette question n’est pas posée ici de manière théorique, mais dans le contexte social et politique bien précis de la société française actuelle. Le critère central à l’aune duquel les choix politiques sont déterminés étant la justice, il s’agit d’expliciter ce qui fonde la revendication à l’ouverture du mariage, à savoir la lutte contre les discriminations. L’auteur analyse ce qu’est le mariage en tant que tel, à savoir l’institution qui articule la conjugalité et la parenté. Est-il donc juste de prévoir un cadre institutionnel dans lequel l’enfant vit sa filiation soit dans une parenté monosexuée, soit dans une pluriparentalité ? De telles situations le priventelles de biens humains intrinsèques ? La loi doit-elle prévoir que certains enfants aient à supporter les conséquences des choix sexuels de ceux que l’État leur désignera malgré tout comme leurs parents ? Quelles sont les conceptions de la justice sous-jacentes aux diverses réponses ? Cette revendication est-elle en continuité avec les évolutions récentes ou bien produit-elle une rupture majeure ?