Personne ne peut indéfiniment brimer la justice. Il faut qu'elle soit. Si ce n'est pas par une volontaire obéissance aux injonctions de l'Esprit, ce sera au travers des spasmes incohérents de la violence. Mais dites-vous bien que c'est toujours la trahison des clercs qui fait la fatalité des guerres. Insistons y : c'est la carence de l'Esprit qui appelle inéluctablement le jeu démoniaque de la violence. On manque l'énergie d'En-Haut, la violence devient inévitable. C'est une loi de nature, un principe premier de la création asservie au péché, tant que la grâce ne l'a point libérée et rachetée. Car il faut une force. Vous le voyez, nous sommes, puisque chrétiens, et si misérables, comptables devant les hommes et coupables devant Dieu de tout le sang qui coula à Madrid et coulera demain ailleurs.
—Extrait du livre