Et si Freud s'était largement trompé ? En faisant de la mort du père l'acte fondateur des civilisations, comme il a développé dans son essai "A Totem et tabouA ", n'est-il pas passé à côté d'un fait majeur ? Selon Gérard Haddad, qui développe ici les intuitions de ses recherches précédentes, c'est bien la haine fratricide, le "A complexe de CaïnA " qui explique l'origine de la violence, plutôt que le complexe d'Odipe.
Frappé par la dimension fraternelle dans les actes terroristes récents (les frères Kouachi, Merah, Abdeslam...), les conflits entre les trois religions monothéistes, G. Haddad invite à replonger dans les mythes (ex. : Rémus et Romulus...), les grands récits bibliques (Caïn et Abel, Jacob et Esaü...) ou les tragédies de Shakespeare pour comprendre les racines du fratricide. Tout en essayant d'expliquer les raisons de l'erreur de Freud, il dénonce aussi le caractère très néfaste pour la transmission du thème de la "A mort du Père".