Trente ans après la mort de Jacques Ellul, les éditions Olivétan et Labor et Fides ont le privilège de publier son Éthique de la sainteté. Rédigée intégralement à la main, non éditée de son vivant faute de temps, cette pièce maîtresse s’inscrit dans une œuvre éthique conçue pour se déployer sur quatre plans : une introduction (Le Vouloir et le Faire, 1964, Les sources de l’éthique chrétienne, 2018), une éthique de la Liberté (Éthique de la Liberté, 1975, 2019², Les combats de la Liberté, 1984, 2020²), une éthique de la Sainteté (2024), et finalement une éthique de l’Amour que l’auteur, qui a manqué de temps pour l’entreprendre, nous laisse comme en creux dans son héritage.
« Soyez saints, car je suis saint » (Lv 19, 2), dit le Dieu de la Bible : quel sens peuvent prendre ces paroles dans notre contexte d’aujourd’hui, en particulier dans la société technicienne ? Pour le saisir, Jacques Ellul se propose d’opposer radicalement « saint » et « sacré », afin d’entrer dans une désacralisation de toutes nos idoles modernes (Pouvoir, État, Argent, Technique…) Au moyen de commentaires détaillés du Lévitique, du Sermon sur la montagne et des paraboles évangéliques du Royaume, il définit précisément ce que peut être la vocation d’un chrétien au XXIe siècle. En débat avec Karl Barth, Dietrich Bonhoeffer, Rudolf Bultmann, René Girard, Jean Ansaldi, Emmanuel Levinas et bien d’autres auteurs majeurs, Jacques Ellul synthétise avec bonheur son œuvre pléthorique et nous offre des développements tout à fait novateurs sur des thématiques inédites.